Olivier Colcombet (©Drimki)
Olivier Colcombet, président de Drimki, livre son avis sur la réaction du marché immobilier au confinement. Si le marché immobilier connaît une pause pendant le confinement, les Français ne renoncent pas à tout projet. Beaucoup continuent de consulter les annonces, offrant ainsi une petite note d’optimisme pour les professionnels du secteur.
(BFM Immo) – Olivier Colcombet Président de Drimki, spécialiste de l’estimation immobilière sur internet en France, apporte son éclairage sur la réaction du marché immobilier pendant et à l’issu du confinement général.
Quid du marché immobilier dans un contexte de confinement ?
Olivier Colcombet : A l’annonce du confinement, les Français se sont focalisés sur leur organisation personnelle mais sont très vite revenus sur les sites immobiliers afin de s’informer et consulter les annonces depuis leurs écrans. Tendance d’autant plus forte qu’en restant confinés ils ont du temps pour surfer sur le net!
Le confinement a en revanche mis fin à l’activité frénétique des acheteurs et vendeurs qui implique de se déplacer, visiter, ou faire visiter un bien. Nous avons nous-même recommandé à nos 4.000 conseillers immobiliers des marques Capifrance, Optimhome ou Refleximmode ne pas s’exposer, de ne pas prendre de risque ni pour eux ni pour leurs clients. Il en résulte un décalage massif des rendez-vous notaires sur les mois de mai et juin, entraînant un arrêt du secteur. Nos conseillers restent toutefois en relation avec nos clients afin de répondre à leurs questions, inquiétudes parfois ou attentes particulières afin d’être prêts pour la reprise.
Ceci dit, nous nous attendons à une reprise du marché dès la sortie du confinement car la pierre, si appréciée des Français, pourrait faire de la résistance et rester un investissement beaucoup plus sécurisant que la spéculation boursière.
Faut-il s’attendre à une baisse des prix?
En 2002 et 2007, les crises financières ont eu un impact immédiat sur les cours de bourse, certes les prix de l’immobilier ont baissé mais sans commune mesure avec la chute du CAC 40. En contaminant l’économie, l’épidémie actuelle du Coronavirus pourrait à court terme mettre un terme à la hausse du prix de la pierre. L’ampleur de la baisse devrait toutefois être limitée. En observant les informations de l’Insee-notaires sur les périodes passées, on constate que les 2 crises consécutives de 2008 et 2009 (Subprimes en 2008 puis H1N1 en 2009) ont eu certes une incidence sur la baisse de prix de l’immobilier mais ceci est resté cantonné à un maximum de -10%.
On pourrait donc imaginer qu’après une phase d’attentisme, un rebond serait même envisageable plus rapidement que lors des crises précédentes aidé par la faiblesse des taux d’emprunt actuels.
Rappelons aussi que les prix de l’immobilier ont lourdement chuté en 2008 car les prix avaient artificiellement augmenté avant la crise en raison d’une bulle des actifs. Cela ne se reproduira certainement pas après la crise actuelle car l’évolution des prix de l’immobilier ces dernières années a été beaucoup plus progressive.
Quelles perspectives à moyen et long terme pour le marché ?
En 2020, la crise économique qui devrait suivre la crise sanitaire aura évidemment un impact sur le moral des Français et leur capacité à s’engager dans un projet de financement à long terme. La crise, d’ordre sanitaire, peut pousser nos concitoyens à revoir leur habitat avec probablement un attrait particulier pour les maisons avec jardin, sas de décompression pour les enfants et les adultes en cette période de confinement.
La conjoncture est aussi fort différente, à commencer par les taux d’emprunt encore très compétitifs et nous ne pouvons qu’inciter les banques à être plus souples sur l’endettement des ménages et le fameux ratio de 33% d’endettement. Le marché immobilier en sortie de confinement sortira d’une léthargie forcée. Il sera pour les uns un refuge, plus proche de l’once d’or que de la bourse, il devrait donc connaître une reprise régulière et certaine.
Les Français investissent pour le long terme, une baisse ne serait que temporaire, je suis très confiant dans la tendance à long terme, le besoin de logement était élevé avant crise, il le restera. D’autant plus que cette crise à une spécificité, elle n’est ni le fait d’une crise financière, ni économique et encore moins immobilière. Elle ne devrait aucunement freiner l’appétit des Français pour la pierre, investissement pérenne et solide par essence.
(AFP)
Source Article from http://feedproxy.google.com/~r/La-Vie-Immo/~3/9j2W0FHq7eI/l-epidemie-du-coronavirus-pourrait-mettre-un-terme-a-la-hausse-des-prix-immobiliers-48260.html
Source : LaVieImmo.com : toute l’actualité immobilière